Drôle de question non pour un titre?
Vendredi soir, ma petite chatte de 8 mois et demi seulement, Kawa, a mis bas de 6 adorables chatons. J'ai pu assister à la totalité du travail, la caressant entre chaque naissance, lui parlant, la rassurant.
Je la regardais avoir ses petits et j'étais impressionnée par sa capacité à savoir exactement ce qu'il fallait faire et quand: son instinct.
Toutes les espèces communiquent. mais il semble que nous sommes la seule à pouvoir échanger au delà de nos besoins. Cela nous a-t-il éloigné de notre instinct?
La société actuelle est faite de diktats perpétuels qui viennent raisonner au-delà de nos nécessités vitales. Ils viennent nous dicter comment nous devons nous comporter dans telle ou telle situation. Les couches s'accumulent les unes sur les autres comme autant de pétales cachant le cœur de la fleur.
J'avoue que depuis que je suis enceinte je le ressens d'autant plus qu'avant. La grossesse amène son lot d'angoisses, d'inquiétudes et de questions qui m'amènent toutes à la même question: "Serais-je une bonne mère". Mais aux yeux de qui? Pourquoi ce "besoin" d'être une mère et une femme parfaite? Encore une demande de la société?
Lors d'une réunion de futurs parents avec un médecin pédiatre, face à nos questions sa réponse a été "Faites vous confiance. Ecoutez vous." Mais comment? Comment enlever toutes ces couches de "il faut" pour sentir au fond de soi ce qui serait le mieux. Comment s'en défaire? S'en éloigner?
Je vous parle de mon expérience de ma grossesse à laquelle m'a renvoyé directement la naissance de ces chatons et le comportement de Kawa. Mais on retrouve, il me semble, ce comportement dans les relations amoureuses, les choix professionnels, etc. On ne se questionne pas sur ce que nous disent notre instinct, notre intuition, nos désirs profonds, mais sur ce que la société attend de nos désirs et de nos choix.
Le langage, tel que nous l'utilisons, est venu biaisé notre relation à nous-mêmes. Même s'il nous est d'une utilité aujourd'hui essentielle et qu'il est à l'origine même de l'évolution de l'espèce humaine, il nous pousse à nous cacher de nous même et à perdre nos premiers savoirs, ceux au départ nécessaires à notre survie et à celle de notre espèce.