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Voilà plusieurs semaines que tourne dans mon esprit un sujet qui me tient à cœur, mais qui s'avère aussi difficile à aborder... J'ai très envie depuis un moment de vous parler du couple après bébé. Mais c'est un sujet sensible, délicat à aborder, et en même temps absolument essentiel tant le couple vit une métamorphose le jour où un troisième vient pointer le bout de son nez. Cet article n'est pas tiré de mon expérience propre uniquement mais un panel de celles que j'ai entendu, par mon métier, par mes amies, par nos échanges.
Cette métamorphose, la plupart des couples vous diront qu'elle a été difficile. Qu'ils ont été à la limite du drame. Certains n'y ont pas survécu. D'autres ont su la surmonter à force de discussions, de cris, de remises en question. D'autres ne l'ont pas vécu comme une crise du tout, cette minorité est bien chanceuse et je vous souhaite en faire partie.
J'espérais aborder le thème avec humour. Vous verrez que ce ne sera pas pour cette fois. J'ai finalement réussi à l'aborder du côté de la psychologie. De la petite psychologie, mais de quoi vous donner quelques pistes de réflexion. J'espère prochainement être en mesure de vous proposer le thème autrement.
Vous avez du entendre ce grand bonheur qu'est l'arrivée d'un enfant dans une vie. Oh! combien les gens ont raison! Mais oh! combien cette question peut nous mettre dans une culpabilité et une difficulté supplémentaire. Parce qu'être parent ce n'est pas que du bonheur. C'est aussi de l'inquiétude, beaucoup, des angoisses, une perte de repère pour le parent et pour le couple. Alors oui avoir un enfant c'est difficile. Il y a d'abord la fatigue. L'investissement total que la maman, et parfois mais plus rarement le papa, met sur cet enfant nouveau né. La difficulté à retrouver une vie intime, sexuelle j'entends bien sur, parce qu'on n'a pas envie (fatigue), parce qu'on a mal (épisio, césarienne), parce qu'on n'a pas le temps et quand on l'a on veut dormir. Il y a aussi les remaniements psychiques que cela implique que de devenir parent. Des remaniements que chacun doit vivre de son côté, pour soi, avec ce qu'il est, son vécu d'enfant, ses projections de parent, son idéal non réalisable mais tout en prenant soin, ou au moins en prenant en compte l'autre. Il y a ce bébé qui n'est pas celui qu'on imaginait (non il ne fait pas ses nuits à trois semaines comme la petite de la cousine, oui il pleure sans cesse, non je n'ai pas réussi à mettre en place l'allaitement, oui du coup il prend le bib (ah non je le laisse mourir de faim en fait!) suis-je un mauvais parent? pourquoi mon enfant fait ci et ça comme ça?...etc...) Et enfin, je dirais qu'il y a la place qu'on attend que l'autre prenne, et celle qu'il prend dans la réalité.
En concret ça donne des cris, des pleurs, des tensions... un manque de tendresse, d'intimité, d'amour (?). Un homme qui se sent délaisser, plus désirer, là où sa femme ne reconnait pas son corps, doit se faire à ce nouveau elle plein d'émotions, d"amour et encore, plus ou moins, de gras... Où cette femme ne peut pas désirer son homme tant elle ne se vit pas elle comme objet de désir.
Bon ok, alors une fois qu'on sait tout ça on fait quoi? Il n'y a pas de recette miracle. Je dirais que parler est essentiel. Dans ce moment où on a juste envie de se replier sur soi comme une huître, pour ne pas être emmerder par l'autre, on se fait violence et on communique. Mais surtout on s'écoute. Lancer des reproches à l'autre ne sert à rien. On finit dans la situation où le chat se mord la queue, et en plus parent célibataire (non je ne suis pas cynique...bon ok c'est un peu extrême là, mais ça existe). Donc on s'exprime, mais on écoute vraiment l'autre aussi. Et on accepte de ne pas être parfait, on arrête de penser que l'autre a tous les torts, on se remet en question et on essaie d'avancer à deux. Attendre que l'autre "change" si on n'est pas prêt soi à faire des efforts c'est inutile.
Je dirais aussi que ce qui me semble important, c'est de connaitre les angoisses, les craintes, les espoirs de l'autre avant que cet enfant arrive. Pourquoi? Mon angoisse était d'être trop fusionnelle avec mon fils. Mon homme était au courant de ça. Il savait que j'en avais peur, sauf que c'était à tel point que j'avais aussi peur de m'en défendre tellement que je n'arriverais pas à créer du lien avec lui (oui bon je suis psy ça aide pas hein!). Ainsi, quand mon petit moussaillon est arrivé, mon homme, connaissant mes inquiétudes, m'a soutenu, m'a aidé à m'ajuster, m'a écouté. Cette angoisse ne sortait pas pour lui de nulle part. Et inversement avec ses propres inquiétudes. Parce que oui avoir un enfant c'est un bonheur incommensurable... mais ça réveille aussi notre propre histoire, celle qu'on croit enfouie tout au fond de nous, et avec on retrouve nos angoisses. Si l'autre n'a pas connaissance de cette part de nous, ces craintes qui nous sont propres peuvent lui faire violence, et il ne saura/pourra pas s'y ajuster et nous accompagner dans notre cheminement d'individu se construisant jeune parent.
Enfin, chaque couple a son histoire. D'abord en tant qu'individu, puis en tant que couple. Cet enfant vient naître dans cette histoire, il vient la prolonger, il en est le porteur. Se souvenir de notre histoire, des raisons pour lesquelles on a choisi cet homme, cette femme, pour vivre ce don de la vie qu'est l'arrivée d'un enfant, reste à mes yeux le ciment le plus fiable. Alors, si tu viens d'avoir un petit trésor dans ta vie et que tu t'es senti concerné par cet article, regarde celui ou celle qui est l'autre parent de ton ange, et remémore toi ces petites attentions, ce trait de caractère, ces moments qui ont fait que tu t'es dit "ce sera le père/la mère de mes enfants".
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